Qaujimajatuqangit inuit
On s’attend de plus en plus à ce que le savoir traditionnel ou local soit intégré aux connaissances « scientifiques » dans plusieurs zones de ressources. Ceci est dû, en grande partie, à la reconnaissance de ce savoir comme vecteur contributif à la conservation de la biodiversité, des espèces rares, des régions protégées, des processus écologiques et de l’utilisation des ressources renouvelables. L’incorporation du savoir traditionnel dans les cadres de réglementation peut également traduire des préoccupations internationalement répandues quant à la viabilité économique et sociale des moyens d’existence basés sur les ressources naturelles.
Le concept Qaujimajatuqangit inuit fait référence au “savoir traditionnel” des Inuit alors que le concept Qaujimaningit Inuit implique le savoir traditionnel inuit et l’épistémologie inuite sans aucune référence à la temporalité.
Principes directeurs du Qaujimajatuqangit inuit
La CNER continue à être guide par les principes suivants du Qaujimajatuqangit inuit, tels qu’établis par le gouvernement du Nunavut:
- ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᓯᐊᕐᓂᖅ - Inuuqatigiitsiarniq
Respect de l’autre, rapports avec l’autre et compassion envers les autres. - ᑐᙵᓇᕐᓂᖅ - Tunnganarniq
Promouvoir un bon état d’esprit en étant ouvert, accueillant et intégrateur. - ᐱᔨᑦᓯᕐᓂᖅ - Pijitsirniq
Servir la famille et la communauté. - ᐋᔩᖃᑎᒌᓐᓂᖅ - Aajiiqatigiinniq
Discuter et developer des consensus pour la prise de décision. - ᐱᓕᒻᒪᒃᓴᕐᓂᖅ - Pilimmaksarniq
Le développement des compétences par la pratique, l’effort et l’action. - ᐃᑲᔪᖅᑎᒌᓐᓂᖅ - Ikajuqtigiinniq
Travailler ensemble dans un but commun. - ᖃᓄᖅᑑᕐᓂᖅ - Qanuqtuurniq
Innovation et ingéniosité dans la recherche de solutions. - ᐊᕙᑎᑦᑎᓐᓂᒃ ᑲᒪᑦᓯᐊᕐᓂᖅ - Avatittinnik Kamatsiarniq
Respect et soin de la terre, de la faune et de l’environnement.
Mise en vigueur du savoir traditionnel et du Qaujimaningit inuit
Quand, dans ses documents et décisions, la CNER fait référence au savoir traditionnel et au Qaujimaningit inuit, elle implique le savoir local et communautaire ainsi que les connaissances écologiques (traditionnelles et contemporaines) profondément enracinés dans le quotidien des Inuit et qui peuvent grandement contribuer à un examen environnemental. La CNER demande aux promoteurs de projets de non seulement incorporer le savoir traditionnel dans ses collectes et méthodes fondamentales de gestion des ressources mais encore de préciser la place accordée aux principes du Qaujimajatuqangit inuit dans ses stratégies de gestion, ses plans de surveillance et d’atténuation d’urgence et/ou ses considérations opérationnelles.
Le savoir traditionnel peut s’acquérir en coopérant avec d’autres parties concernées. Les références à des pairs et l’identification systématique des spécialistes locaux du savoir traditionnel garantissent le dévoilement au sein de la collectivité locale, des groupes sociaux ou des Fraternités, des personnes jugées les plus expertes qui seront éventuellement inclues dans la documentation du système de connaissances écologiques. Les promoteurs doivent incorporer, dans leurs Énoncés des incidences environnementales, le savoir traditionnel auquel ils ont accès ou qu’ils sont raisonnablement censés acquérir en faisant preuve d’une diligence appropriée, en respectant les normes déontologiques adéquates et sans enfreindre les obligations de confidentialité.